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Marie-Madeleine la Femme-Médecine

Depuis deux mille ans, Marie-Madeleine a été transformée en prostituée repentie, perpétuant l’image de cette femme aux cheveux sensuellement défaits, méditant sur un crâne, vanité de sa vie. Cette immense initiée, femme sage, véritable miracle de la Tradition de la Lumière, a été changée en épouvantail par des hommes effrayés du potentiel divin féminin. Et des générations de femmes ont vécu dans la dualité de la Vierge Marie, femme un peu irréelle et hors-sol, et Marie-Madeleine, pauvre : pécheresse coupable d’avoir aimé la vie…


Je souhaitais revenir sur ces destins hors du commun pour vous parler d’un sujet bien actuel et touchant chacun de nous. En effet, lors de la première étape du Secret des Trois Mondes, j’ai passé un moment avec ceux et celles qui participaient en reliance à notre rencontre, afin de répondre à quelques questions.


Laurence m’a demandé si j’avais des suggestions sur la gestion de traumatismes d’enfance non-réglés. Son expérience fait que lorsqu’elle se pose, se centre, entre un peu plus profondément en elle, le traumatisme reprend tout son pouvoir. Depuis qu’elle m’a posé cette question, je médite sur ce sujet et je me rends compte que cette situation est finalement assez généralisée.


Au point que de façon collective nous sommes dans une forme de fuite en avant, un étourdissement de bruits, de sons, de stimulations visant à nous empêcher de faire “pause” pour percevoir le Réel.


Ce matin, je me suis réveillé avec l’image de Marie-Madeleine, cette âme incarnée en femme pour accompagner Jésus dans sa mission et partageant sa vie et l’intimité de son enseignement. Je la voyais partir en bâteau loin de la Judée, laissant derrière elle toute sa vie : ses amis, son monde, et bien sûr, le traumatisme des dernières années avec Jésus, trahison, violence, mort.


Qu’a-t-elle fait ? Il aurait semblé tellement “normal” qu’elle déprime, entre en révolte et rejoigne les activistes politiques, qu’elle s’enferme dans l’anxiété, un deuil sans fin ou tout simplement souhaite en finir avec la vie… Étant donné ce qu’elle a traversé, qui aurait pu la juger ?


Pourtant, elle a choisi la Vie, le Présent, le Réel. Et selon moi, là est le miracle de sa repentance : elle n’a pas cédé aux injonctions qui voulaient nier la divinité de Jésus et le réduire à l’état de victime pathétique et ridicule. Au contraire, elle a été fidèle à Jésus en incarnant son enseignement.


Elle a refusé de devenir la gardienne de son traumatisme, de son chagrin, de l’injustice dont elle a été la témoin et la victime. En effet, si elle avait sans cesse revécu ces moments de douleur, elle les auraient permis d’entrer dans le présent, encore et encore. Au lieu de cela, elle a commencé à laisser entrer dans ses cinq sens ce qui se passe chaque jour, chaque instant : la résurrection de la Vie.


Le soleil se lève, nos coeurs battent, les oiseaux volent, les étoiles brillent, l’eau coule… Alors peu à peu, dans ses sens (la vue, l’odorat, le toucher, l'ouïe, le goût) le Réel a fait son oeuvre, et le passé a repris sa juste place. Sans disparaître mais en revenant à ce qu’il était : une étape de son chemin, un moment de son histoire qui l’avait mené ici et maintenant pour vivre la suite de l’histoire.


Vous qui comme Laurence ne savez pas quoi faire de certaines choses que vous avez vécu, pensez à Marie-Madeleine la femme-médecine. Considérez un peu son histoire, ce qu’elle a enduré et traversé. Puis regardez-la parcourir les chemins et porter la Vie, incarner la bonne nouvelle de la résurrection ici et maintenant. Et suivez son exemple : marchez la suite de votre chemin.


Car la terre que vous foulez est sainte et sacrée. Elle est Dieu lui-même qui se donne à nous pour que nous ayons la vie éternelle.

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