Bien qu’en retraites avec tous les amis venus nous rejoindre au Jardin de l’Olivier pour étudier et pratiquer l’art de vivre essénien, j’ai été (comme vous j’imagine) informé de la tentative d’assassinat du président américain. Je ne suis pas réellement intéressé par ce monde de requins où le chaos est la règle, où la guerre est une industrie, un monde étranger à la Vie, au Réel.
Par contre, j’ai été touché par les réactions humaines, simples, qu’ont suscitées ces informations. Cet événement médiatique m’a permis d’expérimenter encore une fois, et avec tant de clarté, la totale emprise qu’exercent les médias sur la vie intérieure des hommes.
Je vous avais déjà parlé de cette femme, croisée au Québec, que j’entendais vociférer contre le chef d’état de la Corée du Nord, pays qu’elle aurait bien été incapable de situer sur une carte. Mais animée par la pression médiatique orchestrée à ce moment-là pour alimenter je ne sais quel jeu géopolitique, cette personne était en colère, et a même dit qu’elle “l’étranglerait de ses propres mains s’il était là, pour qu’on en soit débarrassé une fois pour toutes” !
En entendant cette femme vociférer, j’ai clairement perçu que nous sommes traversés par des mouvements extérieur à la réalité de notre vie. Nous donnons vie, par nos cœurs, nos têtes, nos paroles, à des influences spirituelles parasites qui viennent littéralement prendre corps à travers nous. Aujourd’hui encore, à travers ce récent événement, il m’a été donné d’assister au même triste spectacle. De nombreuses personnes parlaient de cette tentative d’assassinat en regrettant qu’elle ait échoué. Certaines semblaient avoir des convictions politiques, qui les transformaient en partisans venus assister à une exécution, et huaient le bourreau d’avoir raté son meurtre. D’autres, beaucoup plus jeunes, n’avaient à l’évidence aucune connaissance de la politique mais se contentaient de relayer ce que les influenceurs, humoristes, journalistes, acteurs, chanteurs… leur matraquent à longueur de temps sur les réseaux sociaux. Le nez collé à leur écran noir, ces jeunes (parfois encore des enfants) sont matraqués à la journée longue d’idées politiques, de propagande déguisée. Tantôt pour se soumettre à la dictature sanitaire, tantôt pour “sauver la démocratie”, et aujourd’hui pour regretter que le tireur ait manqué son coup.
Voir tous ces gens prendre parti pour une situation qui n’est pas réelle dans leur vie est déjà pathétique. Mais voir les jeunes se transformer en machines à haine appelant au meurtre m’a vraiment choqué.
Il n’y a pas longtemps, de nombreux français haïssaient les Rosenberg, Lévy et autre Cohen, appelant leur disparition de manière tout à fait sereine, entre le fromage et le dessert du repas du dimanche.
Ne laissons rien ni personne s’emparer de notre jugement et nous faire haïr, cultiver des pensées de colère, de reproche, de jugement. Car les pensées se changent en sentiments et ces derniers en désirs. Et lorsque l’eau du désir, comme celle d’un lac de barrage, atteint le seuil critique, la catastrophe n’est pas loin, le passage à l’acte est appelé par une masse, un égrégore, une conscience collective. Or, l’homme n’est pas un poisson dans son banc, un mouton dans son troupeau. Du moins il doit cheminer vers toujours plus d’individualité, de rapport direct avec le réel, de discernement dans sa vie intérieure. Méfions-nous encore et toujours du prêt-à-penser car il mène au prêt-à-désirer. Que la victime soit innocente ou coupable, ne soyez pas dans la foule haineuse qui lapide pour soulager la colère collective. Tenez-vous loin de cette tentation, ne participez pas à cela, même par un silence gêné. Affirmez votre refus de participer à ces émotions populaires, stabiliser votre vie intérieure afin de ne plus être animés par ces vagues de chaos sciemment orchestrées, qui ne servent qu’à augmenter le désordre général.
Nous les chercheurs de Lumière, soyons les gardiens de la paix, en toutes circonstances.
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