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L’Amour, notre guide sur le Chemin

Dernière mise à jour : 5 avr.

Chers amis sur le chemin,

 

En parlant d’amour, il n’est pas rare d’y associer les mots “passionnel”, “platonique”, “hédoniste”, “libre”... Combien de conversation avons-nous déjà eu avec nos amis sur le sujet ?! A combien de psycho-drames avons-nous assisté à cause de l’amour ? Combien de chansons parlant d’amour avons-nous écouté ? Nous sommes entourés d’amour, de situations tragiques ou heureuses causées par l’amour, et beaucoup de choses que nous vivons sont en réalité la conséquence de l’amour. A commencer par notre propre existence sur cette terre, n’est-ce pas ?

L’Amour est donc un des constituant de la Vie qui mérite d’être observé, étudié, contemplé calmement. En comprendre le fonctionnement, les implications, la nature réelle nous permettra d’en saisir l’action dans toute sorte de contextes.

Si comme moi vous êtes épicurien, vous savez que nos sensations peuvent être un moyen de connaissance du Réel.



Mais que ces sensations ne doivent pas être séparées, isolées, exagérées ou refusées. Epicure, ce grand sage essénien de l’antiquité, enseignait que pour aller à la rencontre des sensations du monde, de l’incarnation terrestre, si riche et puissante en sensualité, il était important d’unir deux regards sur le monde : le premier large, grand, synthétique, et le second précis, détaillé et analytique. Il partageait sa vie intérieure, très largement formée par les enseignements de Platon, et montrait comment la connaissance contemplative (et un peu perchée) de réalités cosmiques, subjectives, grandioses, devait habiter notre âme. Ainsi empli, notre corps physique pouvait aller à la rencontre de l’expérience sensorielle particulière. Par un phénomène naturel de résonance, la Création s’offre ainsi à nous pour faire vibrer par de minuscules (et parfois dérisoires) expériences ce que nous portons en nous d’immense.

Cette approche épicurienne s’applique parfaitement à nos expériences amoureuses, y compris sensuelles et sexuelles. Car nos situations personnelles (présentes ou passées), nos sensations, deviennent souvent des œillères.



Notre champ d’expériences se rétrécit alors comme peau de chagrin. Absorbé par un point de contact unique extérieur, et séparé de l’espace intérieur de reliance au grand Tout, qui permet la résonance, nous faisons l’expérience du monde de manière totalement microscopique et extérieure, matérielle. Obnubilés par une personne ou une situation de vie, nous finissons par en exiger tout : lui, elle, cela devrait nous procurer toutes les sensations du monde, tous les plaisirs, tout le bonheur, tous les possibles.

Lorsque l’homme se trouve ainsi handicapé, privé de sa capacité à résonner de ses rencontres avec la Création et toutes ses expériences de vie, l’Amour est une lumière dont l’éclat fait apparaître une ombre. En effet, l’Amour rencontré à l’extérieur devrait faire résonner l’Amour dans sa présence intérieure. L’Amour rencontré en personne devrait éveiller l’Amour cosmique, impersonnel. L’Amour charnel devrait faire résonner l’Amour subtil. Ainsi en dialogue constant entre l’expérience personnelle et l’expérience du cosmos, l’homme jouerait son rôle de musicien dans la symphonie du monde. Sa note de musique personnelle participerait à l’expérience collective. Son champ d’expérience prendrait son sens dans une globalité dont le chef d’orchestre n’est autre que le Créateur, la Source unique, Dieu.

C’est cette démarche que j’ai toujours suivi dans mon apprentissage, à travers l’enseignement essénien : l’expérience extérieure n’a pour seule fonction que l’éveil de l’intérieur, la résonance à l’infini, l’universel.



Ainsi le particulier, limité trouve son sens réel. Pour que cela soit possible, Epicure explique (dans sa Lettre à Hérodote) qu’il faut bien avoir engrammé les grands schémas qui décrivent les méta-fonctionnements de l’univers, intégré les grandes lois de la Vie. À cette condition seulement, les expériences momentanées, les sensations pourront trouver tout leur sens, et l’essentiel, la sagesse, le message, la leçon de vie pourra être trouvé dans notre relation ou situation de vie. Si nous pratiquons cet art de vivre, une simplicité survient alors, car l’essentiel contenu dans notre vie peut être mis en évidence de façon très naturelle et rapide. Nos expériences sont dénudées de leurs emballages, les détails particuliers s’effacent et ne brouillent pas notre perception. Quel soulagement !

C’est la raison pour laquelle, pour vous parler d’amour et de relations, je commence par des grands schémas de géométrie tels que le cercle ou le triangle. Ces figures ont un immense pouvoir de structuration de notre vie intérieure. Si elles sont étudiées, contemplées avec amitié, respect, humilité, elles vont alors pénétrer nos corps subtils et réorganiser notre sensibilité, notre capacité à percevoir le monde et à nous percevoir nous-mêmes. Peu à peu, nous récupérerons notre capacité à résonner, à faire apparaître l’immense par le petit, à vivre l’infini par le trivial, à devenir sage par la sensation physique.

Cela peut donc paraître surprenant, d’assister à des cours de géométrie sacrée dans une formation sur l’amour et les relations, mais c’est pourtant bien là qu’il faut commencer. Croyons-en Epicure, maître de la relation jouissive au monde !



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