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La connaissance de soi

Chers amis sur le chemin,

 

Sur ce chemin intérieur de connaissance de soi et de la Vie, un danger important nous guette : la confusion. Il arrive en effet très, très souvent que nous prenions nos désirs pour des réalités, nos ressentis pour une pensée, nos pensées pour des désirs etc. Vous le savez, on peut décrire un homme selon quatre grandes parties de sa vie : ses pensées, ses ressentis, ses désirs et les actes posés. Cela peut sembler réducteur mais ces grandes lignes de force permettent de comprendre les forces, les dynamiques qui nous structurent, en bien comme en mal.

Je me suis récemment trouvé dans des situations où j’ai pu observer de très près les conséquences de cette confusion, et je voulais aujourd’hui vous parler de ses effets toxiques, et du remède nécessaire pour retrouver la sérénité et la force intérieure.



Nous savons tous que des blessures, des regrets, des reproches peuvent littéralement détruire nos relations (familiales, amicales ou amoureuses) mais aussi nos projets de vie. Tant de problèmes sont liés à ces choses non réglées que ça en donne le tournis ! L’origine commune de tout cela est unique. C’est à la fois le remède et le poison de notre vie : notre capacité à refuser ce que nous ne voulons pas vivre et choisir ce que nous décidons d’expérimenter.

Cette liberté de choix d’expérience est rendue possible par notre volonté et son libre-arbitre. Chacun de nous peut choisir d’accepter une situation, de poser ses limites, de changer de direction. Pour cela, nous avons un sens intérieur subtil, un petit détecteur qui se déclenche et nous signale lorsque notre vie est devenue inconfortable, trop éloignée de ce que nous sommes. Bien sûr, nous savons tous que parfois, ce petit détecteur est en panne, déréglé, se déclenchant trop tôt ou trop tard… qu’il faut ensuite rattraper des situations inutilement compliquées.


Ce décalage entre ce que nous vivons et ce que nous sommes s’accumule sous forme de tensions intérieures, à la manière d’un élastique qui se tend. Plus on attend, plus la tension augmente, et plus la détente sera violente, douloureuse et destructrice.

Sachant que nous avons tous ce genre d’élastiques dans de multiples domaines de notre vie (notre travail, nos relations, notre passé, notre futur, notre propre rapport à nous-même…), comment faire ?

Je vous propose un exercice, une observation de vous-mêmes pour éviter l’accumulation de tensions inutiles, et même pour libérer des élastiques prêts à lâcher.

À partir de maintenant, posez-vous la question simple : par rapport à ce sujet de ma vie, qu’est-ce que je veux ? Quel est mon désir ? Posez-vous la question non pas au conditionnel, mais au présent, au réel de votre être libre et profond, indépendamment des réalités extérieures. N’ayez pas peur si la réponse est à des années-lumière de la situation réelle, possible, envisageable. Car si vous avez peur de la réponse, vous ne lui permettrez pas d’émerger. C’est la première étape, et elle nécessite un peu de calme, de recul, de détachement.

Ensuite, observez la différence entre votre désir réel, et ce qui est vécu en ce moment. Sachez que la distance entre les deux est une zone grise et complexe, un marécage subtil d’où l’on ne sort jamais. Votre seule chance est de rester relié, concentré sur votre désir profond, la raison de votre présence sur cette terre.



Oui, c’est bien là le piège : confondre ce marécage, ces sables mouvants d’incohérence, de tensions, de décalage, et votre mission réelle, votre chemin de vie, votre direction d’âme. Pour se retrouver il faut donc, pour un temps, cesser de penser aux autres et aux exigences de vos situations actuelles.

Je vais vous dire une chose toute simple mais pourtant tellement bénéfique et guérissante : il est impossible de comprendre ce que vous n’acceptez pas. Or, certaines choses que vous vivez sont inacceptables. Elles sont donc impossibles à comprendre. Pourtant, Dieu sait que nous passons du temps à essayer de les comprendre !

Accepter de ne pas comprendre les situations qui ne sont (de toute façon) pas notre désir profond, voilà ce que l’on appelle souvent “le pardon”. Pardonner, c’est s’être recentré sur son propre chemin de vie. Pardonner, c’est sortir de ce marécage de conséquences funestes et toxiques. Pardonner, c’est laisser derrière soi tout ce qui ne nous fait pas avancer aujourd’hui sur notre chemin. Pardonner c’est accepter de quitter une étape de vie pour la suite du chemin. Pardonner c’est pouvoir quitter le refuge de montagne et poursuivre l’ascension. Pardonner, c’est accepter de ne pas comprendre ce que de toute façon nous ne voulons pas vivre.



Tant que nous nous obstinons à vivre une chose qui ne nous correspond pas, nous ne la comprendrons pas. Regrets et remords s’accumuleront jusqu’à constituer une véritable chape de plomb subtile et totalement inutile. Il n’est donc pas du tout nécessaire d’accepter l’inacceptable. Bien au contraire, nous devons accepter ce que nous sommes, ce que nous désirons profondément, ce que nous voulons vivre. Le reste n’a aucun intérêt.

Si vous ne comprenez pas une chose et que cela vous agace, c’est par manque de reliance à votre propre vie, votre désir profond, votre chemin à vous. C’est par trop de mélange avec ce qui n’est pas vous-mêmes. Cessez de mettre de l’énergie à essayer de comprendre ce qui est compliqué. Tournez votre cœur vers vous-mêmes, comme une grande oreille. Car l’univers tout entier y chante, et aucun être ne vous sera étranger. Simplement, vous entendrez l’autre à partir de votre propre coeur, de votre propre être, sans vous décentrer. Vous comprendrez tout ce que vous avez à comprendre et accepterez de ne pas comprendre ce qui ne vous concerne pas.

Entraînez-vous donc à identifier ce que vous désirez réellement, et laissez la compréhension venir. Pardonnez tout le reste. Ainsi, vous reprendrez pied sur votre chemin, avec le bon pied et le bon œil.




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