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Mais pourquoi donc ?

Un ami m’a demandé hier : mais pourquoi donc les hommes ne perçoivent pas le mensonge, les abus, les manipulations, les outrages que nous voyons tous les jours étalés, et qui nous touchent chaque jour un peu plus ?

Même si j’ai de nombreuses réponses, je voulais partager avec vous le point de vue simple et essentiel d’une fleur. Peut-être parce qu’ici, en Grèce, le printemps époustoufle nos sens, et que les fleurs jaillissent sur le moindre centimètre carré… Ce qui semblait un néant de calcaire calciné se couvre de la plus belle des perfections, preuve éclatante de la présence du Créateur de toutes les couleurs, de tous les parfums du monde.

Si vous entrez dans une fleur, elle vous montrera son parcours, les étapes de la réalisation de son potentiel, envers et contre tout. C’est en hiver, durant la saison de l'Élément Eau, que se produit l’éveil. Goutte après goutte, l’Eau assouplit, réveille, met en action la mémoire engrammée dans la graine. Cette étape fondamentale est relativement passive, car c’est l’extérieur qui agit. Le printemps est une toute autre énergie. L’extérieur ne suffit plus. C’est à l’intérieur que doit apparaître le mouvement fondamental, qui ensuite prend forme à l’extérieur. Cette saison est celle de l’Élément Air. Nous y sommes, avec les oiseaux, les arbres et les fleurs. Même si, bien sûr, nous ne prenons pas une nouvelle forme physique comme les bourgeons ou les oisillons de l’année, une partie de notre être peut pourtant vivre une réelle renaissance. 

Pour nous rejoindre, pour participer à ce processus, l’Elément Air a besoin d’une certaine attitude de notre part. Après l’assouplissement de l’hiver, c’est la l’auto-détermination, la décision ferme et finale qui doit nous habiter.




Le printemps n’est plus le temps des possibles, mais celui d’un choix assumé, et d’une concentration des énergies pour sa réalisation. Si nous prenons cette posture, sommes habités de cette attitude saine et équilibrée, l’Air pourra insuffler dans notre projet son souffle vital. A condition bien sûr que ce soit une direction qui corresponde déjà à ce que nous sommes au plus profond, qui nous rapproche du but ultime, de notre retour à la Source intérieure.

Lorsque nous comprenons et ressentons ces grands cycles de vie et de mort que sont les saisons, nous pouvons percevoir le décalage majeur entre notre mode de vie occidental et le Réel de la Vie. Dans ces conditions, nous ne sommes pas préparés, jamais, à rencontrer les énergies agissantes dans la nature.

La vie est fondamentalement une organisation des possibles. Contempler les possibles, les lister, savoir qu’ils existent… ne suffit pas du tout. Il faut au contraire s’ouvrir à l’action de la Vie sur les possibles qui nous habitent. Et avec une foi profonde, une certitude, une confiance en Dieu, La laisser nous faire grandir. C’est Elle qui développe nos sens au Réel, éveille nos sens au chemin.



Si la graine n’est pas correctement préparée, qu’elle ne germe pas à la bonne saison, qu’elle n’est pas suffisamment assouplie, pas assez déterminée, elle ne développera pas le corps nécessaire à son épanouissement. Elle sera malformée, maladive, dysfonctionnelle.

Voilà pourquoi les hommes aujourd’hui, souvent, ne voient pas le loup dans la bergerie, et trouvent même sa présence rassurante. Ils n’ont pas les yeux pour voir, les oreilles pour entendre, comme disait Jésus. Ce n’est pas nouveau, mais il est vrai que c’est troublant. Je vous conseille de rendre à Dieu la justice, la charge du chemin de chacun, la responsabilité du moment et de l’heure de l’apocalypse, la Révélation qui devra survenir dans la vie de chaque âme. Ce n’est pas parce que vous comprenez certaines choses, voyez certaines choses, que les autres doivent être au même endroit que vous, et avoir le même point de vue. C’est même un risque inutile de décentrage pour vous.

Une fleur qui s’éveille au printemps n’a pas à éveiller les autres. Elle a encore tout un parcours de vie à accomplir car son éveil n’est pas du tout la finalité. Elle doit encore être fécondée, porter semence et retourner à la terre, n’est-ce pas ? A quel moment aurait-elle le loisir de penser à la place des autres, de vouloir à la place des autres, ou de se croire plus intelligente qu’eux ? (sauf si elle voulait entrer en politique bien sûr !). La Vie est bien faite, pour peu qu’on la laisse faire…



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